Wakfu: l'histoire parallèle 2 (partie 2) - Les Carnets 16 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 4

"J'ai trouvé l'épée dans une maison, sur le bord de la mer de Sufokia. C'était un bâtiment seul, isolé, loin de toute civilisation visible. Il y avait un petit jardin dans la cours arrière. Intrigué, je suis entré. Dans la salle à manger dînaient tranquillement une femme et quatre petits enfants. J'ai grogné. Ils ont pris peur et se sont enfuis. J'ai mangé leur repas, puis je me suis mis à visiter les différentes pièces. Je suis entré dans un atelier. Sur la table de travail reposait l'épée. Quelque chose me disait que je devais garder l'arme, je l'ai donc pris.

Lorsque je suis sortit de la maison, je suis tombé nez-à-nez avec un homme. Sûrement le père des enfants. Il était tout mouillé, comme s'il venait de sortir de l'eau. Il portait une armure dorée étrange d'où brillaient des lumières violettes. Lorsqu'il m'a vu avec son épée, il a pâlit et a pointé sur moi un pistolet à 3 canons. Il s'est mis à me tirer des lasers mauves dessus. Je n'ai pas demandé mon reste et me suis enfuit dans la forêt."

La limousine s'arrêta devant un bâtiment luxueux. Isabella en sortit la première, par la porte de passager, et interpella un portier pour que celui-ci ouvre la porte arrière. L'homme obéit sans rouspéter. D'un signe aimable, il aida Auriny à sortir, et fit de même avec Rémiro, Gendiki et Andy. Lorsque ce fut le tour de Lily, il hésita, puis l'aida en rougissant. Il referma la portière derrière elle, et s'éloigna. La sadidette le regarda s'en aller.

"C'est étrange... murmura-t-elle.
- Quoi? demanda Andy.
- Il a rougit en me voyant, puis est parti en m'évitant du regard.

Simon, qui avait tout entendu, roula ses yeux.

- Écoute Lily, commença-t-il. Il y a quelques petits détails que tu dois connaitre en ce qui concerne les gars et les filles. Il est un gars, tu es une fille. On est sur Terre, et tu es habillée de feuilles. Disons que, niveau pudeur, tu dois approcher les zéro pour cent.
- Ce n'est pas ce que je veux dire.
- Ah?
- Il semblait gêné.
- D'accord... comprit l'enutrof. Tu veux dire qu'il n'était pas attiré par toi?
- Exactement. Pas que je le veuille, mais c'est tout de même bizarre... Dans le Monde des Douze, tous les hommes se jetaient sur moi rien qu'en me voyant.
- Les effets secondaires de ton collier ne doivent pas s'appliquer hors de la présence du wakfu... Tiens, mais où est Isabella?"



La petite troupe fouilla du regard les alentours. La femme n'était plus là. Un petit bruit de clochettes attira leur attention. C'était la dame en question qui sortait de l'édifice.

"Je vous ai réservé l'hôtel, dit-elle. Ça sera plus confortable que ma base militaire. Vous pourrez vous y restaurer et reposer. Et aussi vous trouver des vêtements plus décents.
- Pourquoi faites-vous tout cela pour nous? questionna Auriny.
- Pour votre sécurité, bien sûr.
- Nous sommes en danger?

Évitant de répondre, Isabella leur tendit un papier.

- Je suis très occupée ces dernier temps, affirma-t-elle. Ce soir, un bal est organisé à cette adresse. J'y serai. Nous pourrions nous y retrouver pour discuter un peu plus.
- C'est d'accord, répondit l'eniripsa en prenant le papier. Nous y serons. Merci pour tout.

Isabella les salua, puis entra dans le véhicule.

- À l'entrée 7" dit-elle au chauffeur.

La voiture disparut au tournant de la rue. Un maître d'hôtel vint accueillir la petite bande. Ils montèrent de 2 étages après avoir traversé un vaste hall, et parcoururent un corridor, jusqu'à la chambre numéro 95. Leur guide leur ouvrit poliment, les invitant à entrer. Ce qu'ils firent. Aussitôt entrés, Gendiki chuchota quelque chose à l'oreille de Simon. Ce dernier lui chuchota quelque chose à son tour, et le sacrieur courut précipitamment plus loin dans la vaste chambre. Quelques secondes plus tard, il revint en faisant de petits signes rapides à l’égard de l'enutrof.

"Qu'est-ce qu'il veut? demanda Rémiro.
- Disons qu'il est en prise avec une envie pressante de vider sa vessie et qu'il a des difficultés avec les outils technologiques lui permettant d'accomplir son dessein. En termes iops, il veut pisser et ne sait pas comment fonctionne le bol de toilette" expliqua-t-il en rejoignant le pauvre Gendiki.

Le iop haussa les épaules, et se mit à observer les alentours. C'était un vraiment riche hôtel, à en voir la taille de la chambre. Il y avait un petit salon, une salle de bain, une grande salle avec le lit et un hall d'entrée. Un petit garde-manger les attendait dans une pièce à côté, avec un réfrigérateur. Il l'ouvrit; il était empli de victuailles. Il enleva sa lourde armure, la déposa sur le sol, et se mit à piocher dans la nourriture.

Auriny trouva une enveloppe sur la petite table du salon. Elle l'ouvrit.

"Eh! s'écria-t-elle. Il y a des clés de notre chambre, mais des deux chambres voisines aussi! On va pouvoir se séparer les...
- Moi et Andy on prend la chambre 94! cria Lily en prenant une clé des mains de l'eniripsa.

Elle agrippa le roux par le bras en l’entraîna vers la porte.

- Viens, tu vas m'aider à essayer mes vêtements."

Rémiro remarqua un éclat sur le sol. C'était l'épée blanche d'Andy. Il la ramassa. Au moment du contact, des souvenirs se mirent à réaffluer dans son esprit. Cette arme... C'était exactement la même que celle qui l'avait presque transpercé 15 ans plus tôt. Il se souvint de la scène; le démon voulait l'achever, mais l'épée a rebondi sans le blesser. L'arme avait agit contre la volonté de son maître. Andyspak a prit peur et s'est enfui, le laissant tomber sur le sol. Le iop coupa une feuille d'une plante sur un meuble à sa droite. La plante se désintégra en poussière noire. C'était aussi le sort qui avait frappé Cyrano.

Alors, pourquoi lui, Rémiro Eowendas, avait survécu?



Lily enfila une belle robe d'un vert pâle qu'elle venait de trouver dans la garde-robe. Elle fit quelques pas, puis tournoya sur elle-même, faisant voleter le tissus. Elle sautilla un peu au hasard, puis se tourna vers Andy.

"Comment tu me trouves?
- Ravissante, comme d'habitude.
- Oh, arrête, tu as dit la même chose pour les 19 robes précédentes.
- Ce n'est pas de ma faute, tu es toujours superbement belle.
- Hi hi hi, coquin va."

La sadidette s'approcha du garçon, et lui prit ses mains dans les siennes. Elle fixa ses yeux, puis se pencha à son oreille.

"Tu crois au coup de foudre? demanda-t-elle tout bas.
- Ça dépend, répondit Andy en chuchotant.
- Ça dépend de quoi? demanda encore Lily.
- Ça dépend si tu es tombée amoureuse en même temps que moi, lors de notre première rencontre.

Lily sourit tristement.

- Andy, est-ce que tu m'aimes vraiment?
- Je t'ai aimé dès le premier regard, l'assura-t-il.
- Mais est-ce vraiment de l'amour? Avec mon collier, n'importe quel garçon aurait pu tomber sous mes charmes... Comment puis-je savoir?

Andy écarta doucement ses cheveux.

- Tu ne portais pas ton collier à ce moment-là" dit-il d'une voix douce.

Leurs visages se rapprochèrent lentement. Leurs lèvres se touchèrent presque.... Ils fermèrent les yeux...

"Toc!" "Toc!" "Toc!"

Ils sursautèrent, se séparant brusquement. On cognait à leur chambre.

"Heu... hum... hahem... J'y vais" bafouilla Andy.

Il atteignit la porte, et l'ouvrit en grand. De l'Autre côté se tenait Rémiro. Il tenait l'épée blanche dans sa main droite. Il semblait préoccupé.

"Tiens, c'est mon épée, remarqua Andy. Merci Rémiro.
- Pas de quoi, répondit le iop en lui tendant l'arme.
- Quelque chose te tracasse?
- Non... À vrai dire, oui. C'est à propos de ton épée. J'aurais quelques petites questions.
- Pose toujours, je vais y répondre de mon mieux.
- Cela concerne surtout l'épée d'Andyspak, le démon, continua Rémiro. Mais puisqu'elles sont pareilles, je me suis dit que ça concernait la tienne aussi. Alors voilà: je sais que, à la moindre écorchure, cette arme peut réduire en poussière n'importe quel être vivant...
- C'est le cas, confirma Andy.
- Est-il possible qu'elle... hum... ricoche sur quelqu'un?
- Comme ça?"

Sans avertissement, le jeune homme scinda l'air de la lame et l'abattit sur Lily. Une lumière blanche s'échappa de l'arme, et celle-ci rebondit sans toucher la sadidette. Cette dernière, par contre, était toute tremblante.

"Je t'ai déjà dit de ne plus faire ça! cria-t-elle, furieuse. Je vais finir par mourir d'une crise cardiaque!
- Oups, pardon. Donc, comme je le disais... dit Andy en se retournant vers Rémiro. Cela se passe parce que j'en ai décidé ainsi. Je ne veux pas que l'épée la coupe, c'est pour cela qu'elle rebondit.
- Et... Est-ce qu'il se pourrait qu'elle... rebondisse... même si tu veux tuer cette personne?
- À priori, non.
- À priori?"

Andy lui passa l'épée. Puis, il plaça sa main gauche à plat sur la table.

"Coupe ma main, dit-il au guerrier.
- Hein?
- Coupe ma main.

Rémiro s'exécuta, et abaissa l'épée.

"BAM!"

Elle rebondit. Surpris, le iop réessaya plus fort.

"BAM!!"

La lame n'atteignit pas la peau.

"Comme je l'ai déjà raconté à Lily, je me suis coupé la main gauche par accident il y a quatre ans..." expliqua Andy.

"BAM!!!"



"... J'ai survécu parce que je me le suis arraché de justesse..."

"BAM!!!!"

La table sous le bras cassa en deux. Le membre était toujours vierge de marques. Rémiro s'avoua vaincu et rendit l'épée à son propriétaire. Celui-ci continua:

"Évidemment, si tu me frapperais ailleurs, j'en mourrais instantanément.
- Pourquoi?
- Je n'ai pas de réponse claire. Mais mon hypothèse est que l'épée est intelligente, et qu'elle ne ressent pas le besoin de couper deux fois la même chose.
- Je ne comprend pas!" se plaignit le guerrier.

Andy soupira. Comme c'est difficile d'expliquer quelque chose à un iop! Il tapota gentiment son épaule.

"C'est simple, conclut-il. Si l'épée t'a déjà tué, il n'y a aucune raison pour qu'elle recommence."Page précédentePage suivante