Peu de gens visitent les égouts d'Astrub. La première raison est bien simple: qui de censé irait farfouillera dans une eau putride et horriblement dégoutante? C'est un endroit absolument invivable. Cette première cause en amène une deuxième. En effet, quoi de mieux qu'une place impopulaire pour en faire une bonne cachette? Les bandits, les voleurs, les meurtriers et tous ceux qui préfèrent ne pas être trouvés s'y cachent en planifiant scrupuleusement leurs intentions futures.
L'un des groupes qui s'y est installé depuis le plus de temps, si ce n'est pas de façon permanente, est le clan du Trouble. Dirigé par le très coquet et dangereux Baron Sramedi, ce clan est ennemi aux membres du Répit se trouvant à la surface. Ils ont même créé une base secrète dans l'un des coins des égouts, et tous les aventuriers qui s'y risquent s'en retournent les pieds devant. Toute personne tenant à la vie évite cet endroit.
Au centre des égouts est plantée une statue. Une statue démoniaque, d'une créature inhumaine avec des cornes et des yeux rouge sang. C'est autour de cette bête de pierres que se déroulera l'une des réunions les plus importantes que le Monde des Douze n'aura jamais connu, et qui enclenchera une série de réactions en chaîne telle que même les plus grands prophètes n'auraient pu prévoir.
Une silhouette habillée d'un long manteau noir attendait, assise, sur la tête de la statue. Elle regardait l'homme qui s'approchait d'un pas mal assuré, mais qui se voulait confiant. Il était habillé d'une armure pas très épaisse, parcourue de fils et de lignes violettes qui brillaient dans l'obscurité. Ses cheveux étaient parsemés de mèches blondes, noires et mauves, et sur son front étaient accrochées de grosses lunettes de métal. Il grimpa les larges escaliers qui menaient au milieu de la place.
L'homme remarqua deux personnes assises dans l'ombre. C'était un gars et une femme, les deux couverts de poils et avec des oreilles rondes. Des pandawas, de toute évidence. Il voulut s’approcher, lorsqu’il sentit une lame froide s'accoter à son cou. Il baissa les yeux; c'était un katana.
"Qu'est-ce que tu viens faire ici?" demanda une voix de femme.
Elle qui tenait le katana bien fermement était aussi très poilue, mais avec des oreilles pointues. Une ecaflip. Un longue cicatrice traversait son visage de part en part. L'homme voulut répondre, quand la silhouette qui regardait toute la scène de haut sauta aux côtés de l'ecaflip. Elle s'avérait être une femme aux cheveux noirs qui cachait ses yeux avec d'étranges verres.
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L'homme voulut répondre, quand la silhouette qui regardait toute la scène de haut sauta aux côtés de l'ecaflip
"Suffit, dit-elle. C'est lui."
La femme-chat rengaina son arme et s'assit sur une brique. Les pandawas observaient le tout d'un air amusé. La femme en noir, qui semblait être à s'y méprendre une roublarde, prit la parole à nouveau:
"Magic Shost, je présume?
- Lui-même, répondit l'homme.
- Tu as bien réfléchi?
- Oui.
- Alors, dis-moi: que viens-tu faire ici?
- Je veux rejoindre votre groupe.
- Et pourquoi donc?
- Pour tuer le démon.
La roublarde se mit à rire.
- Tu es conscient que tu risques d'y laisser ta vie?
- Oui.
Elle le toisa dans les yeux.
- Tu as dit avoir vu le garçon aux cheveux roux. Tu dis qu'il foule en ce moment-même ce monde.
- Oui.
- La description que tu m'as donné étant plus que concordante, je ne peux que croire tes paroles... Cependant...
- Cependant?
- Tu m'as dit qu'il avait failli tuer ta femme et tes enfants, je me trompe?
- C'est exact.
- Tu ne le pourchasses pas par justice, continua la femme. Mais plutôt par vengeance. Tu ne peux être si déterminé à vouloir sa mort et le retrouver seulement parce qu'il a fait peur à ta famille.
Elle mit ses mains sur ses hanches.
- Si tu veux te joindre à notre groupe, on doit tout savoir. Pas de secret. C'est du sérieux. Dis-nous pourquoi tu veux vraiment le tuer.
- ..."
Il hésitait. L'homme-panda commenta d'une voix ferme:
"Moi, il m'a prit mon honneur.
- Moi, il m'a prit ma liberté, ajouta l'ecaflip.
- Et moi, c'est mon mari qu'il m'a prit, dit la roublarde.
Cette dernière maintint son regard menaçant.
- Alors, disciple d'Oktapodas, dis-nous ce qu'il t'a volé."
L'homme en armure réfléchit. Longuement. Puis, il se décida. De sa bouche, il sortit deux mots. Deux mots banaux, mais qui voulaient tout dire:
"Mon épée."
Page précédenteDerniére modification le 29/10/12 é 09:42
Liste des principales mises é jour :
13/10/12 - Finition des 20 chapitres
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20. Épilogue
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