Wakfu

Wakfu: l'histoire parallèle 2 (partie 2) - Les Carnets Nombre d'abonnés16 abonnés

Les contes du vieil Enutrof -> Wakfu: l'histoire parallèle
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Chapitre 12

Fortes fortuna juvat



Rémiro était étendu sur le sol. L'herbe fraiche lui chatouillait le visage. Il cligna des yeux, et tenta de se lever. Tout son corps le faisait abominablement souffrir, il avait des brûlures un peu partout et soupçonnait sa jambe droite d'être cassée. Il serra les dents et, au prix d'un dur effort, se leva sur le pied qui pouvait encore le soutenir. Il regarda autour de lui.

Le iop avait été projeté à plusieurs mètres de la route. Les morceaux du camion où il se trouvait s'étaient envolés un peu partout. La compartiment arrière était encore en feu. Étant donné qu'il était près d'une forêt, Rémiro ramassa un bâton pour s'en servir comme béquille. Les voitures défilaient à toute vitesse sur la route, ses amis devaient être loin maintenant. Comment les rattraper?

Il n'eut pas beaucoup le temps d'y réfléchir; un homme sortit des restes du camion en flammes, et s'approcha de lui. C'était l'un des soldats momifiés. Il ne semblait pas avoir souffert de l'explosion, seuls ses vêtements ayant pris un coup. On voyait maintenant beaucoup mieux tous les bandages qui recouvraient sa peau. Il sourit, et ouvrit la bouche:

"Bonjour Rémiro.

C'était une voix d'outre-tombe, qui ne semblait pas provenir des cordes vocales naturelles du militaire.

- Isabella? tenta l'intéressé.
- Oh, oh, oh, perspicace pour un iop. Oui, c'est bien moi.
- Tu possèdes le pouvoir de zombifier?!
- L'armure de Xélor me procure beaucoup plus de puissance que tu ne peux l'imaginer."

Cette voix venait de derrière lui. Il se retourna; le deuxième soldat s'avançait dans sa direction.

"Et comme tu peux le remarquer, contrairement à mon mari, je n'ai plus de limite."

C'était le troisième soldat. Rémiro était cerné. Le premier militaire s'approcha, et donna un coup de pied dans le morceau de bois qui soutenait le roux. Ce dernier s'affaissa.

"J'aurais préféré que tu m'offres plus de résistance, ricana le zombie. Les iops ne sont pas les plus grands guerriers de ton monde?"

Au moment où il finissait ces mots, une aura orangée se dégagea du guerrier. Les pupilles du iop disparurent, et une grande épée rouge se matérialisa dans la poigne de sa main. D'un mouvement brusque, Rémiro coupa le torse du soldat en deux. Les parties tombèrent à terre, bien inertes.

"Tu as parfaitement raison" répondit-il avec un sourire.

Il reçu un coup de derrière. Le iop avança d'un pas, et se retourna. Il avait presque oublié; il restait encore deux momifiés.

"Ne t'y crois pas trop, dit Isabella par la bouche d'un des soldats. La zombification rend les hôtes plus rapides et plus puissants. Tu as beau avoir trouvé son point faible, ces deux-ci, tu ne pourras même pas les toucher! Tu mourras avant même de comprendre ce qui t'arrive!

Le militaire sauta.

- AAAAAAHHHHHH!!!!!!"

Puisant dans ses dernières forces, Rémiro déploya toute son énergie en un coup. Son aura orangée se transforma en flammes blanches. Et soudain, pour lui, le temps s'arrêta. Tout était comme au ralenti autour de lui. Ses sens étaient hyper développés, il pouvait sentir un oiseau voler à plusieurs mètre de là. Le soldat se dirigeait vers lui lentement, très lentement. Il leva son épée, et l’abattit. Le corps sans vie de l'homme s'écroula au sol.

Il se tourna vers le dernier. Le iop allait terminer sa besogne lorsqu'une douleur le frappa au cœur. La douleur commença à s'amplifier, et il tomba à genoux.

"Non... Pas... maintenant!..."

Il connaissait cette souffrance. Il l'avait déjà vécu. Il jeta un œil dans la paume de sa main gauche; le "double-v" était complètement éteint. Rémiro sentit quelqu'un mettre une pression sur son coup. On l'étranglait.

"Ta femme n'est plus là pour te protéger, iop! clama Isabella. Je me ferai un plaisir d'abréger tes souffrances!"

"CHLAK!"

Elle allait l'achever lorsque son bras s'arracha du corps.

"CHLAK!" "CHLAK!" "CHLAK!" "CHLAK!"

Rémiro vit devant ses yeux ébahis l'homme qui le tenait à sa merci tomber en morceaux. Il distingua à peine un phorreur aux griffes affutées s'enfoncer sous la terre. Cet animal de providence venait de lui sauver la vie, mais ce n'était que temporaire: le stakfu le dévorait de l'intérieur.

Il allait mourir.

Le guerrier, dans ses derniers soupirs, entendit des bruits de pas, puis la voix d'une petite fille lui dire:

"Ton tour viendra. Bientôt. Mais pas auzourd'hui."

Il ferma les yeux.

___


"Il faut faire demi-tour!
- Non, on ne peut pas.
- Je ne veux pas abandonner Rémiro!
- Auriny, on ne peut rien faire! Si on fait demi-tour, on risque de se faire reprendre par Isabella. C'est vraiment ce que tu veux?
- ... Non...
- Alors concentre-toi sur ta conduite!"

Simon se tut. Auriny, elle, se faisait du sang d'encre pour son mari.

"J'ai un mauvais pressentiment... murmura-t-elle.

L'enutrof à ses côtés poussa un gros soupir.

- Depuis quand t'inquiètes-tu de Rémiro, toi?
- Je... je ne sais pas, je...
- Écoute, Auriny, si ça peut te rassurer, ton iop est plus en sécurité loin de toi qu'avec ton humeur changeante.

Il prit une pause, et reprit:

- Nous aussi d'ailleurs...
- Plus personne ne nous poursuit! lança Hubur. On leur a flanqué une sacrée raclé!

Adonide, de nouveau en petite boule dans son coin, se permit de passer un petit commentaire:

- Si on n'est plus en danger, est-ce qu'on pourrait... euh... ralentir un peu? S'il-vous-plait?"

"Wi-ouwi-ouwi-ouwi-ouwi-ou!"

Des sirènes stridentes se firent entendre. Des voitures de police se mirent à les dépasser. Au bout de la route, ils avaient formé un barrage.

"Je ne crois pas que nous aurons beaucoup de choix... prit la peine de répondre le gouverneur.
- Ce sont les autorités locales... expliqua Simon. Évidemment, il fallait s'y attendre, nous avons pénétré dans la ville depuis déjà une bonne grosse minute!"

Escortée par deux chars de police, Auriny se mit à ralentir, et s'arrêta à une vingtaine de mètres devant les policiers.

"Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait? demanda Adonide. Ils nous entourent et sont beaucoup trop nombreux...
- On se rend sans discuter, décida Simon. Après tout, nous n'avons rien fait de mal...
- Et si c'est Isabella qui les envoie?" supposa Auriny.

Simon n'eut pas le temps de répondre qu'une ombre se profila au-dessus d'eux. Un homme tomba du ciel tel une météorite, et son impact sur l'asphalte la fit voler en éclat, créant un petit cratère sous ses pieds, juste devant le camion. L'homme en question se releva lentement. Il portait une armure rouge et blanche, était armé d'une large épée et arborait une chevelure rousse. Il se retourna face aux wakfusiens. C'était Rémiro.

"Salut les gars! dit-il tout sourire en faisant un signe de la main, tout en ignorant royalement les pauvres policier tremblant, leurs armes pointées sur lui. J'arrive à temps?
- À temps pour quoi?
- Pour la baston pardi!
- Rémiro, nous allions nous rendre, l'informa Auriny. Pas de bagarre.
- Oh, dommage, continua le iop sans cesser de sourire.
- Je viens de dire qu'il n'y aurait pas de combat et tu souris encore?...
- Et puis d'abord, comment as-tu fait pour nous rejoindre si vite? le questionna Simon.
- Avec l'hélicoptère.
- Quel hélicop..."

"BBAAOOMM!!"

L'immense engin à hélice s'écrasa sur le barrage dans une explosion qui prit tout le monde par surprise. Ne perdant pas une seconde, Rémiro sauta vers l'un des véhicules, le souleva du bout de ses bras, et le lança (ainsi que ses occupants) directement sur deux autres voitures, qui s'écrasèrent sous le poids. En l'espace de quelques secondes, c'était devenu la pagaille du côté des policiers; des voitures brûlaient, il y avait de la fumée partout et des explosions en chaine faisaient faire des tonneaux aux chars.

"On ne devrait pas en profiter pour nous enfuir?" proposa Adonide.

Simon, Auriny, Hubur et Zultérion ne se le firent pas dire deux fois, et sautèrent du camion pour courir avec Rémiro hors du chaos. En pleine course, l'enutrof se tourna vers le iop.

"Tu peux m'expliquer?
- J'aimerais bien, mais il nous faudrait un autre endroit pour discuter, conseilla l'interpellé.

Il leva la paume de sa main gauche. Le "double-v" brillait comme s'il n'avait jamais perdu de son énergie.

- J'ai beaucoup de choses à raconter, si tu vois ce que je veux dire.
- Je crois que tu n'es pas le seul, commenta Simon en jetant un regard à la dérobée sur Hubur.

L'enutrof regarda autour de lui, et continua:

- Suivez-moi. Je connais une bonne cachette."Page précédentePage suivante
Créé le 27/10/12 é 09:34
Derniére modification le 23/08/13 é 01:05
Liste des principales mises é jour :
24/02/13 - - Arrêt des images - Moitié du carnet terminé
25 commentaires :
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CegyYgec764Hors ligne
03/04/2013 (15:02)
@ Viverne: Je n'invente pas la langue française ^^ "Double v" est la façon correcte de l'écrire (et c'est d'ailleurs de cette façon que je l'écrit depuis le début) ;)
Viverne87Hors ligne
03/04/2013 (12:25)
Plein de fautes:
"- Oh, oh, oh, perspicace pour un iop. Oui, c'est5 bien moi."
" Il jeta un œil dans la paume de sa main gauche; le double v était complètement éteint" Met "w", c'est plus clair.
"Ton tour viendra. Bientôt. Mais pas auzourd'hui."" Ah, non, c'est fais exprès.
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
03/04/2013 (07:55)
Bah, la fillette c'est sûr de qui c'est. Après... Si Repi est en surutilisation de Stakfu, il est mal, Isa ou pas.
Albynn [Memoria Cataria]724Hors ligne
03/04/2013 (07:48)
Dur de savoir... Diable que c'est mysterieux tout ça!
Cegy, t'as finis de nous faire tourner en bourrique? èwé
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
03/04/2013 (07:40)
Ah la fillette! Elle nous nargue!
Le phopho, ou c'est celui de la gamine ou celui de Sat' (gloire à Saternio!) je pense.
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