Wakfu

Sacrieurs ratés et portraits divers - Les Carnets Nombre d'abonnés7 abonnés

Les contes du vieil Enutrof -> Recueils de nouvelles
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-Encore ! Allez !
Il assène un violent coup de tête à son adversaire, le regard fou.
-J'ai pas fini ! Lève-toi !
Les mains griffues attrappent le crâne du malheureux, avant de le faire rencontrer le genou du Sacrieur, avec une violence inouïe.
-Haa... ! Allez, allez ! T'vas mourir, sinon !
L'adepte de la déesse miséricordieuse chantonne presque ces mots alors qu'il projette l'autre contre le mur, empoignant le bras gauche pour lui intimer une torsion douloureuse.

C'est le favori. L'un des rares qu'on garde en vie, qu'on mette autant en avant. Il est couvert de cadeaux, de friandises, de jouets qui n'interesseraient pas un seul instant les autres Sacrieurs de son âge.

Ses crocs acérés se plantent dans la chair du bras ainsi exposé. Le sang a un goût cuivré, une odeur familière et entêtante.

Il ne l'aimait pas plus qu'une autre, cette odeur. Mais il s'y est habitué, elle a quelque chose de rassurant.

Le Sacrieur retourne son adversaire, abandonnant le bras mutilé, puis lui assène un puissant coup de pied dans l'estomac.

Dans sa cellule -sa chambre-, on a disposé des jouets, des peluches, des petites figurines de bois. Les épais et froids murs de pierre de la geole marquent un étrange contraste avec son contenu.

Alors que son adversaire bascule en arrière sous la force du coup, le Sacrieur l'empoigne par la gorge, ses ongles crochus comme des serres venant se planter dans la chair tendre de cette zone si fragile. Juste assez fort pour lui arracher un râle de douleur, pas assez pour le tuer encore.

Ses peluches sont maculées de marques couleur rouille, et ont gardé l'odeur du sang. Il ne veut pas qu'on les lave, et il y tient. Il se sent mieux ainsi, elles l'aident à s'endormir au petit matin, lorsque son travail est fini.

Il lève la tête pour regarder l'assemblée dans les gradins improvisés, son regard perçant se faisant interrogatif alors qu'il croise celui d'un certain Feca. Son oncle. Le public réclame la mise à mort, mais seul l'avis de son ainé compte à ses yeux. Un simple hochement de tête de la part de celui-ci, et voilà que le sourire du Sacrieur s'élargit, dévoilant ses dents pointues, taillées comme si on avait voulu lui donner l'allure d'une bête sauvage.

"Tonton" lui passe la plupart de ses caprices. C'est le seul à avoir cette chance.
Lui aussi était un esclave guerrier, comme les autres, jusqu'à ce qu'il se fasse remarquer dans l'arène. Sa sauvagerie et son tempérament atypique ont su piquer l'intérêt des organisateurs. Sa faculté à survivre aux combats à mort aussi.

C'est un jeu. Tout ça n'est qu'un jeu pour lui. S'il gagne, on le couvre de présents.
Sans la moindre once de pitié, sans le moindre regret, il vient mettre un terme à l'existence de son adversaire, enfonçant avec brutalité ses griffes dans la nuque, avant de les retirer d'un coup, déchirant les chairs, sectionnant artère, veines, dévoilant au public la trachée béante de sa victime, riant comme un enfant devant la quantité de sang répandue.

Comme les autres, il a été exposé aux poisons qui consument la raison, qui font perdre l'esprit. Le mental a régressé au point de le faire agir comme un enfant.
Un enfant cruel, capricieux et imprévisible. Un enfant tout de même.

Le Feca est heureux de cette soirée, les paris sont allés bon train, ses finances personnelles ne s'en portent que mieux encore. Il ne lachera pas ce petit piou aux oeufs d'or qu'est Jakz, le Sacrieur dément. Lorsque tout le monde est partit, il descend lui-même le chercher dans l'arène, l'attrappant d'une main gantée avec autant de précautions que s'il manipulait un pantin de porcelaine.
Le Sacrieur l'assaille de questions, le suivant docilement, laissant derrière lui une traînée sanguine à chacun de ses pas. Il veut savoir ce qu'il va avoir comme cadeau, s'il y aura des sucreries, si son tonton a aimé ce combat. Le Feca lui répond qu'il a adoré, et qu'il songeait à lui acheter de nouveaux jouets, et de jolies figurines venues tout droit d'un magasin de jouet Bontarien. Et qu'evidemment, il lui a préparé quelques friandises, de délicieux chocolats. Qu'il va les adorer.
Et le Sacrieur de rire comme un enfant, de s'extasier sur ses futurs joujous, alors qu'à nouveau, il est conduit dans sa cellule.
Sa cellule glaciale, aux murs de pierre sans âme, qu'on a remplit de cadeaux pour lui faire oublier qu'il n'était qu'un prisonnier, un vulgaire pion dans les plans d'une organisation dont il ignore jusqu'à l'existence, et de laquelle son oncle est un membre influent.

Le lendemain, les combats recommenceront, et Jakz fera à nouveau de son mieux pour contenter le Feca. Il mettra sa vie en péril sans même en avoir conscience, il continuera de voir tout celà comme un jeu.

Il continuera d'oublier qu'il est un adulte, qu'on l'a privé de ses libertés, qu'il n'a même plus son libre arbitre.

Il continuera de faire le jeu des puissants.

Il continuera d'être un pantin.




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Le mot de Viddh :
J'ai écrit ça un peu impulsivement ce midi, ça faisait un moment que j'avais envie de lancer un texte sur Jakz qui serait une introduction à un projet plus gros. C'est complètement décousu, mais j'avais envie de m'essayer à une narration un peu différente.

Je ne le dirais jamais assez, mais pour moi, le monde des Douze ce n'est pas "Panique à Bisounours Land", mais bien un monde post-apocalyptique, qui doit être bien bouffé par la pourriture. Le monde est en pleine reconstruction, et évidemment, il y en a certainement qui en profitent pour tenter d'instaurer leur propre ordre, leurs propres règles du jeu. Le "tonton" de Jakz est une de ces personnes, l'organisation dont il fait partie est un de mes projets (j'attend d'avoir plus de temps pour me lancer dedans).

Je suis rôliste avant tout, en plus d'être joueur (RP taverne je trouve ça chiant au possible, et je pars du principe que si mon perso est d'un niveau moisi, alors il se fera nécessairement poutrer par des mecs plus costauds... le RP et le jeu sont supposés marcher ensemble, en mon opinion, du coup un type qui débarque en jeu et qui fait le mec surpuissant en refusant les défis, je trouve ça grotesque), et en tant que tel je pars du principe que le RP a besoin d'antagonistes, de conflit, pour devenir réellement intéressant (après, le conflit peut être mineur ou majeur, ça peut aller de votre femme qui vous envoie la vaisselle dans la face à une guerre dévastatrice).
Jakz est la manifestation première de mon désir de créer des antagonistes pour dynamiser un peu le RP. Il est pas fin, comme type, et son comportement prête souvent plus au comique qu'autre chose, mais ses délires enfantins cachent leur lot de pourriture : c'est un Sacrieur complètement atteint, qu'on a façonné, abrutit pour en faire une bête de combat, et qui est capable de détruire tout ce à quoi il tient par caprice.Page précédentePage suivante
3 commentaires :
Albynn [Memoria Cataria]724Hors ligne
21/04/2012 (23:04)
Un monde post-apocalyptIQUE;;;
j'adhère!!
Et je renchéri Pana XD
Pana233Hors ligne
09/04/2012 (20:44)
C'est carrement genial !
Et c'est la qu'on voit comment un artiste qui se lance dans la narration reussit a convaincre de jeunes esprits naïfs: j'ai le mal en moi et c'est grace a toi Vid' ;)
Viddharta326Hors ligne
06/04/2012 (18:05)
Hop, cette fois une ptit récit court sur Jakz.
J'aimerai bien en faire régulièrement avec mes différents persos, on verra en fonction de l'inspi', quoi. :'p
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